22 mars, Journée Mondiale de l’Eau
Pour jouer sur l’eau, chacun son kayak !
En ce printemps qui nous fait l’honneur de briller de tous ces feux de soleil, conjointement à la Journée Mondiale de l’Eau, il est temps de présenter à toutes comme à tous la pratique du kayak sous toutes ses formes ou presque.
La proximité de l'eau sans la touchée, en étant juste posé.e dessus. L'effleurer, la caresser, rire, glisser dessus avec tendresse et complicité naissante. Ou la folie de l'eau sauvage, indomptable prête à bondir comme une meute de louveteaux avec leurs ainés plus fougueux encore. Chacun.e son jeu, sa personnalité, son jouet. Dans tous les cas, quelque soit son âge, son expérience, sa familiarité avec l'élément bien souvent redouté, de l'eau, il est un fait commun un indéniable. On a tous 8 ans sur l'eau. Ça sauve des vies. Une école du sport sans en avoir l'air sur devant le ponton du Canoë Kayak Club de Pont-Réan.
Et maintenant place aux pratiquants, à eux de nous livrer leur sentiment.
C’est parti avec Cyria, pratiquante du cours du vendredi, l’Activité Physique Adaptée (APA), ouvert à toutes les maladies chroniques en ALD (Affection Longue Durée) et aux accidentés temporaires. Cours mixte.
Cyria: Comment as-tu découvert les sports de pagaie ?
- J’ai découvert d’abord un sport de rames : l’aviron sur le lac Léman. En voyant glisser les avirons qui fendent l’eau sans apparents efforts grâce à l’équipe en phase, suivant le rythme du barreur. Cadre magnifique avec d’un côté les berges Suisse et de l’autre; au sud les Alpes.
- En arrivant en Bretagne à Bruz, j’ai voulu garder cette proximité et ce lien à l’eau. Naturellement, je me suis rapprochée de la Vilaine et j’ai découvert le Kayak où la pagaie a remplacé les rames et les conseils des coachs Mike et Max, à chacun dans le groupe, la cadence du barreur. Ces 2 sports d’eau permettent un épanouissement et un progrès à la fois individuel et au sein du groupe en observant les autres. En écoutant les conseils des coachs.
La différence principale sont les eaux calmes et lisses pour la pratique de l’aviron, et l’attrait des eaux tumultueuses pour le Kayak où l’adrénaline monte en fonction du courant !
On continue avec Maxence (le « Max » tagué par Cyria). Qui a un rôle central dans toutes les pratiques d’apprentissage du kayak, mais aussi du canoë et même du SUP-paddle, beaucoup plus technique qu’il n’en a l’air pour « marcher sur l’eau ».
Maxence: Quelle est ta mission au CKCPR ?
- Je suis Educateur sportif au club depuis 2018. J’ai la spécialité «Mer » et « Activités physiques adaptées et maladies chroniques ». avec mon titre de Champion de Bretagne en Descente, j’encadre aussi bien la descente, le slalom, la rivière sportive des groupes débutants, à compétiteurs ainsi que le sport-santé.
Ah très bien, et alors Mick, c’est ton coach complice ?
- Oui, et celui qui m’a tout appris ici au Canoë Kayak Club Pont-Réan. Mickaël (ou Mick, Micka) est éducateur sportif depuis 20 ans. Il entraîne, lui aussi les compétiteurs du club en canoë/kayak de Descente de rivière, et a permis au CKCPR d’évoluer en National 1 depuis de nombreuses années. Il s’occupe aussi, tout comme moi, alternativement pour varier le plaisir, des scolaires et des groupes loisirs jeunes, adultes et APA.
À propos de compétition, Angelo en est un parfait ressortissant de catégorie U15.
Angelo: Ton bateau / ta pratique préférée ?
Mon bateau c’est un kayak de Descente. La forme c’est un Wini de la marque Kickthewaves. Ma discipline préférée, c’est le kayak de descente car j’adore la vitesse, la technique et l’eau-vive. Pour tous ces facteurs d’adrénaline à la fois, la Descente est la discipline parfaite.
Crédit photo: @Chantal Jouin
Donnons aussi la parole à la plus nouvelle des Loisirs Adultes du Samedi matin, arrivée au milieu de l’automne dernier.
Anne : Ce que tu adores / ce que tu aimes moins dans le kayak ?
Mon ressenti en tant que débutante : Pour moi qui n'ai jamais été attirée par le sport, voir qui détestait ça, je trouve vraiment dans le kayak une source de bien-être, je me dépense sans vraiment m'en rendre compte puisque je profite vraiment de me ressourcer au grand air dans un cadre magnifique et dans une ambiance hyper bienveillante où tout le monde s'entraide et se pousse à progresser. Alors ce n'est pas toujours évident de se motiver mais on ne regrette jamais d'être sortis kayaker !
- Ma difficulté par contre c’est de réussir à progresser parce que je peine un peu à comprendre certains mouvements et certaines techniques mais ça va venir à force !
Fabien, toi, je me souviens que tu m’as raconté un merveilleux souvenir épique. Une épopée presque. J’étais dans ton équipage hybride d’ailleurs. Raconte nous.
Fabien : Ton meilleur souvenir / ton anecdote en kayak ?
- En premier, il me vient ma première participation en canoë 9 places au marathon de l’Ardèche en novembre 2022. Notre équipage était composé de personnes des groupes loisir adulte et APA avec Fabienne, Stéphane, Nathalie, Magali, Noël, Cécile, Evelyne et notre barreur Mickaël. Nous nous étions entrainés sérieusement pour préparer cette course d’abord devant le club, puis nous avions mis en place et perfectionné nos acquis lors du semi-marathon d’Auray.
- Le jour J, sous l’arche de Vallon Pont-d’Arc nous nous sommes retrouvés dans l’ambiance de la compétition au milieu d’une quantité invraisemblable de canoës. La brume enveloppait le site. Elle s’est levée comme par enchantement au fur et à mesure que l’ambiance montait. Dans un brouhaha très festif à rompre les tympans, le départ fut donné. Nous nous sommes tous pris au jeu. Chacun d’entre nous a puisé au plus profond de ses tripes pour faire avancer notre embarcation beaucoup trop lourde.
- Aux trois quarts de la course, en rasant d’un peu trop près la falaise, Evelyne a lâché par inadvertance sa pagaie. Catastrophe. A l’avant du bateau, avec Fabienne nous donnions le rythme à l’équipage et concentré à 300 %, ni Fabienne et encore moins moi-même n’avons entendu nos coéquipiers demander de faire machine arrière pour récupérer la pagaie en perdition.
Fabien du Cours Loisirs Confirmé
- J’étais dans ma bulle, tout comme Fabienne sans doute. La pagaie récupérée nous avons remis la marche en avant pour franchir la ligne d’arrivée au bout de 2h08’22’’ d’un effort intense. L’arrivée était exceptionnelle. Au bout du rouleau après 28km de course, j’entendais les encouragements des spectateurs le long du quai et jetais, tout comme mes coéquipiers, mes dernières forces pour franchir la ligne d’arrivée. Rempli d’émotion, épuisé physiquement et moralement je me rendais compte que nous avions tous les 9 participé à une performance exceptionnelle à notre modeste niveau.
- Intense, merci Fabien pour cette épopée et ce récit hors pair. Lire ton témoignage nous a fait voyager dans le temps et revivre avec toi cette émulsion unique entre 2 cours qui pourtant n’ont aucune chance de naviguer sur le même récif ensemble. Chacun a apporté à l’autre. L’eau rassemble et porte tout public prêt à voguer.
Et puisque je t’ai sous la main, as-tu une devise, comme mot de la fin ?
Fabien : Ta devise de sportif ?
Le canoë-kayak est une activité de pleine nature accessible à tous toute l’année. Il n'est jamais trop tard pour s'y mettre.
Merci à tous et toutes. Pour celles et ceux que ça titille de venir essayer, passez donc nous voir en semaine ou le week-end. L’eau est la vie. L’apprivoiser nous permet d’éclore. Et l’eau est à tout le monde. Protégeons la.