Et au milieu, coule une rivière..

Arbres remarquables au bord de la Vilaine, au sud de Laillé

La Vilaine, fleuve, prend sa source en Mayenne, passe par l’Ille-et-Vilaine et le Morbihan, jusqu’à se jeter dans l’océan atlantique au sud. Le fleuve qui traverse notre territoire breton et nous relie de l’océan à Rennes.

Et pourquoi la Vilaine porte cet étrange nom, elle qui porte nos canoës et kayaks , nous transporte de paysages pittoresques en creux de falaises de schiste violet, bordés de touches jaunes, genêts et ajoncs si caractéristiques.

Il semblerait que ce nom lui vienne de sa dénomination en breton « ar ster velen ». Littéralement  « ster » signifie « rivière » et « velen » à la fois « dur, endurer » et « jaune ». Cela traduirait à la fois un travail de force, comme celle des moulins qui en suivent la course folle. Et sa couleur aux propriétés magiques. 

Une légende datée des premiers siècles de l’ère chrétienne relate que les femmes de Rennes etaient réputées pour leur beauté.

Celles qui correspondaient moins aux codes de beauté en vigueur venaient alors s’y baigner pour bénéficier de ses vertus naturelles. Elles prenaient des « bains de Vilaine », les coquines. A quelques encablures d’ici, le miroir au fées, en pays de Brocéliande. Pharmacopée naturelle et bienfaitrice de l’eau régénérante. Les druides bretons n’étaient-elles pas principalement des druidesses.

À moins que son nom ne soit conféré en réalité à celui qui lui a été donné au Moyen-Âge, « Visconia ». « La rivière aux eaux de rouille ». En version francisé, cela donnait « Vilaingne » puis enfin « Vilaine ». La Vilaine serait-elle sulfureuse. Que nenni, grands dieux.

Rien à voir avec un quelconque esthétisme disgracieux ou trait de caractère désagréable.

La Vilaine, de tout temps, quelque soit son étymologie et ses légendes serait donc un secret de beauté pour celles qui s’y trempent, s’y prélassent et s’y aventurent.

La Vilaine, sa prairie de nénuphars et ses canoéistes estivaux en pleine exploration

En cette saison de pluies, d’inondations incessantes et d’hiver finissant, sa température est encore un peu fraîche. 

Restons prudentes. Ne cédons pas aux caprices ludiques de notre rivière enchanteresse.

Au Canoë Kayak Club de Pont-Réan, les kayakistes ont beau être joueuses et un tantinet aventurières, il est un peu tôt dans la saison pour troquer nos tenues isolantes du froid mordant contre un batifolage général en tenue d’Eve en bikini à fleurs printanières. 

Car, comme dit un proverbe chinois, « il y a plusieurs saisons. L’hiver est tout froid, humide et grincheux. Sauf pour les kayakistes qui trouvent ça amusant. Après l’hiver, vient le printemps. Au printemps, tout renait. Le pollen recouvre entièrement la surface de la Vilaine, c’est très joli et tout le monde éternue. Puis enfin vient l’été et sa folle envie de sauter dans l’eau, s’éclabousser et batifoler partout ». Adage valable pour la Bretagne aussi.

À ce propos, le Canoë kayak club de Pont-Rean vous concocte de nouvelles propositions de randonnées nautiques avec bivouac en toute autonomie.  Pour les joies d’un tourisme fluvial d’un genre nouveau. Patience. Bientôt une promenade bucolique du fleuve magique en version familiale ou sportive.

Il paraît qu’il y a des arbres remarquables immenses avec des racines aériennes surprenantes, des îles insoupçonnées au détour de forêts de nénuphars. Et des lutins qui piquent des chips.

Restez connectés. Ce fleuve n’a pas fini de nous livrer tous ses secrets.

A bon entendeur, salut.