Tant qu’il y a de l’eau et un pro, tout va bien.
Cet hiver, notre jolie rivière s’ est offerte en terrain de jeu favori des cormorans. Paradis aquatique poissonneux.
Après la grande vague de froid, il y a eu les fleuves en crue.
Notre jolie Vilaine a fait comme les copains.
Tout autour de la Cale, les ruisseaux avaient débordé dans les champs, seules les routes étaient épargnées.
En temps normal..
En temps normal, la Cale du Canoë Kayak Club de Pont-Réan est éloignée d’une 50 taine de mètres de la rampe descendant vers la Vilaine, la rivière. À sa gauche, le pont historique de Pont-Réan, à sa gauche plus loin en descendant, le Moulin à aube du Boël.
À gauche de nouveau, en remontant au-delà du pont de Pont-Réan, un autre moulin. Comme un triangle, ce moulin de la Minoterie faisont face à l’écluse de Pont-Réan et entre les deux au fond, le barrage, et la remontée vers Bruz.
En temps normal, sous les arches du pont de Pont-Réan, défilent toutes sortes de bateaux de plaisance, l’écluse sert à réguler le débit d’eau. Pour remonter le courant, les bateaux s’engagent dans le bassin étanche, sas servant à élever le niveau d’eau pour remonter vers Bruz, ou l’abaisser pour aller vers Laillé et le moulin du Boël.
En temps normal, il y a une île au milieu, entre les 2 berges. L’été, les kayaks y accostent. Puis pour accéder à la rivière au-dessus de l’écluse, on porte les kayaks 2 par 2. Puis on embarque de l’autre côté.
En temps normal, il y a des pécheurs le long des berges en hauteur. Tandis que que nous barbotons en kayak en évitant leurs lignes pour une bonne entente parfaite.
Cet hiver, pendant la crue de la Vilaine..
- Cet hiver, l’eau est montée tellement haut, que seuls les kayaks pouvaient passer sous le pont de Pont-Réan. Et encore, uniquement sous l’arche du milieu. Le courant y courait, bouillonnant et heureux de dévaler sa piste athlétique. Coaché pari un pro, tout passe. Il suffit de s’en remettre à lui complètement. Il connait le fleuve. Et connait la manoeuvre.
- Cet hiver, les pêcheurs étaient comme à la plage, séparés de l’eau courante par une simple bande d’herbe horizontale.
- Cet hiver, l’île avait rétréci. Comme une peau de chagrin de Balzac.
- La différence de niveaux d’eau en dehors et à l’intérieur du bassin étanche de l’écluse n’était que de quelques centimètres à peine.
- Cet hiver, le barrage paraissait presque plat. L’eau libre de voler, courir, surfer dans sa course folle, sans plus aucun obstacle.
- Cet hiver, pour remonter le courant dans nos coques de noix, il valait mieux pagayer dans le contre courant. Le courant prend toute sa force dans le milieu de la rivière. Sur les côtés, il est ralenti. Et presque inoffensif.
D’où le pure bonheur de remonter le contre-courant, puis tout à coup, tourner à gauche et se retrouver sur un tapis roulant flottant. En quelques minutes à peine, on se retrouve devant la cale.
Presque quantique comme expérience.